Mélinda dans le monde d'entre-deux

D'un pas sur le côté, Mélinda se retrouva à un mètre du Château. Prenant une bouffée d'air pur, elle regarda Noxie, sa chouette effraie voler autour d'elle. Son esprit calculateur n'avait pas choisi le château pour rien. Il y avait à ca trois raisons : Primo, elle se doutait que le château serait centre d'un grande activité, donc il y avait des chances qu'elle trouve l’assassin dedans, ou qu'il entend parler d'elle et vienne. Secundo, autour du Château se situait dans un cercle de dix kilomètre plusieurs villes populaires pour ses recherches. Et tertio, le château étant sur une colline, les environs lui était nettement facile à garder de vue.
Poussant les portes, elle demanda à son familier d'aller dans la volière se reposer, ne voulant pas se faire remarquer avec son Familier. Celui-ci fila d'un air très heureux d'avoir un peu de confort. Les yeux gris intelligents de la petite blonde se détendirent lorsqu'elle vit des orchidées dans un vase. Ses fleurs l'aidait toujours à se relaxer et à réfléchir.
Apercevant une silhouette déformé derrière elle dans le vase, elle se prépara à créer un filet dans l'imagination, et d'un bond qui serait impossible à une personne normale - mais pas à une cogiste !- elle se retrouva derrière la personne.
-Qui êtes vous ? Demanda elle en la fixant de ses yeux gris.

Un énorme bruit de vaisselle cassée se fit entendre tout au fond des cuisines. Sophitia se tenait debout, au dessus de plusieurs assiettes en porcelaines. Elle regarda à droite et à gauche et s’aperçut que tout les elfes de maison la regardait d'un air furieux. Aimée demanda d'un air aussi enragé que les elfes de maison :
- Qui fait tout ce raffut ?!
Sophitia esquissa un sourire gêné et passa une main sur sa nuque et l'autre dans son dos tout en reculant doucement.
- Ah ça... Je, euh... Je vais vous expliquer... C'est... Ce n'est rien ! Absolument rien ! Ca se repart très...
- Je ne veux rien savoir ! Sors de mes cuisines !, l'interrompit Aimée Ange en pointant la sortie des cuisines du bout de l'index.
Sophitia s'en alla, tête baissée en poussant un long soupire.

Ce qui était bien avec les cuisines c'est qu'elle pouvait manger tout en travaillant. Sauf que Sophitia n'avait jamais était très adroite et très cuisinière.

N'ayant plus rien à faire, elle alla dans son bureau. Sophitia, en gamine qu'elle était, s'amusait à tourner sur son fauteuil comme une furie. Après avoir eut un odieux mal de crâne, elle examina son bureau et son regard s'attira vers un pot de pensés dans le coin de la pièce. Une idée lui traversa soudain l'esprit. Elle se leva d'un bond et sortie de la pièce en trombe.

Une dizaine de minutes plus tard, elle était munie d'un arrosoir. A défaut de jardinier, il fallait bien que quelqu'un s'occupe des plantes, non ? Il y en avait quasiment à chaque étage. Elle arrosa minutieusement chaque plante. La magie ? Oh, si vous saviez comme cela l'amuse de faire ce genre de chose... D'ailleurs, elle profita de son pouvoir pour parler un peu avec les fleurs. Elle préférait converser tout particulièrement avec les pensées, raison pour laquelle elle en avait dans son bureau.

Une fois tous les étages fait, elle s'occupa du rez de chaussé. Elle arrosa les deux jardinières qui étaient non loin de la porte d'entrée. L'une contenait des orchidées et l'autre des roses. Les roses étaient de magnifiques prétentieuse, au fond. Elles se pensaient souvent au dessus de tout le monde. Sophitia se demanda comment ses fleurs pouvaient représenter l'amour... Les orchidées étaient un peu plus humble mais restaient un peu trop commères au gout de la petite.

Après avoir versé la dernière goutte de son arrosoir, une des deux grandes porte s'ouvrit. La petite fille, par réflexe, s'accroupit au pied de la jardinière. Elle essaya de voir qui était la personne qui venait d'arriver, avant de se présenter. C'était peut être des trolls, qu'en savait elle ? Bon peut être pas des trolls, finalement. Ils n'auraient pas fait un entrée si soignée et ils sont bien plus grands et gros que ça.
Sophitia n'eut pas le temps de se poser plus de questions que la personne se retrouva derrière elle. La fondatrice poussa un cri de stupeur en la voyant.

- Qui êtes vous ? dit une jeune fille blonde aux yeux gris aciers.

C'était clair, Sophitia n'avait jamais vu cette fille. Elle se releva, épousseta sa robe et remarqua la taille de la jeune fille. Elle... Elle était à peine plus grande qu'elle. Sophitia demanda en croisant les bras sur sa poitrine en étirant un peu ses lèvres de façon à ce qu'elles forment un sourire :

- Je te retourne la question, chère inconnue.

Sophitia ne put s'empêcher de remarquer la valise qui était restait en plein milieu du couloir.

Mélinda fut plus que stupéfaite de voir que la petite fille devant elle devait avoir à peu près son âge. Elle qui croyait se retrouver seule parmi plein d'adultes ! Mais ce qu'elle apprécia surtout, c'était que la fille devant elle n'avait pas l'air d'une gamine à la recherche de sa peluche. Ce serait plus facile pour essayer de se retrouver dans le Château. D'ailleurs l'inconnue l'intriguait surtout avec sa couleur de cheveux assez inhabituel. La jeune Dessinatrice sortit des Spires, pensant que la petite fille ne lui ferait pas de mal, et que même si elle voulait lui en faire, elle n'était pas Cogiste pour rien. Mélinda soupira. Elle devenait paranoïaque. Pourquoi tout les gens l'attaqueraient ? Bon, c'est vrai que la plupart voulait ou la tuer ou la voler... Mais la fille en face d'elle souriait, et pas le genre de sourire typique du "j'examine-quel-membre-te-découper-d'abord-afin-que-tu-souffre-très-très-longtemps-pour-que-je-puisse-être-heureux-en-entendant-tes-cris-de-douleur". C'était même un sourire... Aimable ?
La petite blonde sortit de ses pensées quand elle l'entendit parler :
- Je te retourne la question, chère inconnue.
Mélinda hésita, puis examina son interlocutrice de ses yeux gris. Interlocutrice qui n'avait qu'un arrosoir, pas bien dangereux, mais qui lui barrait la passage vers son sac. Elle pensa un instant à appeler Noxie pour que sa chouette lui récupère ses biens sans se faire remarquer, mais ce serait idiot de la sortir de son bien mérité repos tout ca à cause d'un arrosoir. Après cet instant d'hésitation Mélinda dit d'une voix encore un peu hésitante :
-Mélinda Roskaff, Cogiste. Et toi ?
Dévoiler qu'elle était Cogiste permettait d'installer la confiance, et de toute façon l'inconnue l'avait vu faire son bond. Elle gardait l'atout de son don du Dessin, et avec de la chance, la petite fille lui révélerait son pouvoir...